Depuis la nuit des temps l'humanité s'interroge sur le sens à donner à l'existence. Que faisons nous sur cette terre ? Pourquoi sommes nous dotés d'une conscience, cette petite voix intérieure observatrice du monde et de soi-même ? Comment devons nous vivre ensemble ?
Au fil des siècles, par hasard ou par simplicité, les sociétés modernes ont répondu à ces questions en s'appuyant sur une vision du monde proposée par le seul "mental". A l'image d'un Descartes dont la philosophie est fondée sur un postulat très peu remis en questions : "Je pense donc je suis". Vivre en pleine conscience c'est renoncer à écouter les diktats de notre seul mental et appréhender le monde avec tous nos sens. Explications.
A la naissance nous héritons d'un corps composé d'organes dont le fonctionnement est régulé par le système nerveux. celui-ci vérifie à chaque instant si les conditions de notre (sur)vie sont bien réunies ou si, au contraire, un événement interne ou externe vient contrarier ce processus physiologique. Il est composé de capteurs répartis à travers tout le corps qui analysent en temps réel des milliards de données, à l'image d'un Google dont les milliers d'ordinaires scannent en permanence des milliards de site Internet à travers le monde, mémorisent les informations qu'ils contiennent, les priorisent et les restituent selon un ordre savamment étudié.
Dans le corps humain les données sont transmises au cerveau dont la fonction sera, à l'instar du célèbre moteur de recherche, de les classer et de les évaluer avant d'établir un bilan relativement basique : "c'est positif" ou "c'est négatif" / "RAS" ou "attention danger". Au bout du compte il ne fera "remonter" à notre conscience qu'une infime partie des informations qu'il aura reçu de notre corps. Et c'est là où le bas blesse. L'être humain est certes capable grâce à son mental de raisonner par comparaisons et trouver des solutions à des problèmes pratiques mais en définitive il a une perception très partielle de son environnement. En sur-investissant l'usage du mental au détriment de nos autres sens nos sociétés occidentales nous ont imposées une vision de l'existence limitée à la seule évaluation permanente du "positif" et du "négatif", autrement dit du "bien" et du "mal". C'est la raison pour laquelle le combat du "bien" contre le "mal" reste le thème le plus répandu dans les livres et les films. Cette lutte incessante et infinie se déroule en réalité à tout moment dans notre esprit.
Ce système d'évaluation permanente de notre environnement a donné naissance à toute une série d'opposés dont le plus répandu : l'opposition entre "moi" et les "autres". Or, que nous le voulions ou non, nous faisons partie d'un "tout" incluant toutes les formes de vie et plus largement l'univers entier. Cette idée de séparation par rapport à ce qui nous entoure entre donc profondément en dissonance avec notre nature d'être vivant. Si, comme la majorité des êtres humains, vous appréhendez le monde avec votre seul mental vous êtes constamment soumis à un conflit psychique douloureux. Un véritable casse-tête puisque cette vision binaire de l'existence (moi/l'autre, le bien/le mal, le vrai/le faux, etc.) n'est en définitive qu'une distorsion de la réalité liée au fonctionnement d'un seul organe, le cerveau. Pour mettre fin à ce conflit et arrêter de souffrir les hommes n'ont trouvé comme seule solution que d'ériger des lois ou de créer des religions pour décider une fois pour toute ce qui est "bien" et ce qui est "mal", allant jusqu'à l'imposer par la force si nécessaire pour éviter toute remise en question de cet ordre "enfin" établi. . Ils ont aussi créé des clans en définissant de manière totalement subjective "qui fait partie de la communauté" et "qui n'en fait pas partie". Les différences raciales sont l'exemple criant de ce type d'arbitrages aussi infondés que dangereux. Cette illusion de la "séparation" est aussi réelle que peut l'être un film en 3D. Selon toute vraisemblance votre cerveau vous restitue une image en plusieurs dimensions et pourtant vous êtes f actuellement devant un écran totalement plat. Un seul conseil : enlevez vos lunettes !
Au-delà de toutes les explications, découvrir la pleine conscience c'est avant tout en faire l'expérience. Prenez le temps de vous asseoir confortablement. Connectez vous à un souvenir agréable, un moment où vous étiez particulièrement détendu, à la terrasse d'un café un soir d'été ou devant un magnifique coucher de soleil. Vous vous sentez bien. Vous n'attendez rien. Vous ne faites rien. Vous respirez profondément. Vous goûtez simplement ce moment de calme ou aucune pensée ne vient troubler votre quiétude... vous ressentez le pouvoir du moment présent.
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