Pourquoi souffrons nous ?
Tout au long de notre petite enfance nous observons ce qui nous entoure en cherchant à comprendre, avec inquiétude, comment "survivre" dans un environnement relativement hostile. Nous nous "nourrissons" de multiples expériences nouvelles qui vont profondément conditionner notre vision du monde. Au fil des ans nous construisons notre carte mentale avec une série de croyances sur la vie issues de ces expériences et qui conditionneront grandement nos comportements quotidiens une fois adulte.
Exemple. Vous avez 6 ou 7 ans. Vous êtes en vacances chez vos grand-parents. Ils ont un magnifique jardin où chaque été vous cueillez de délicieuses fraises bien mûres. A cet instant vous donnez naissance à une nouvelle croyance, vécue comme très agréable, du type "j'adore manger des fraises". Votre cerveau va la stocker dans votre mémoire, votre "disque dur", et en faire une vérité absolue pour les années à venir. Il ne conserve pas uniquement le message, il y associe l'émotion ressentie dans le jardin de vos grand-parents. Les fraises seront désormais pour vous associées à la fois à une pensée positive ("J'adore les fraises") et à une émotion tout aussi positive (la joie d'être en vacances chez vos grand-parents). Si nous n'avions que des expériences aussi positives, notre cerveau serait rempli de joies et notre confiance en la vie serait sans limite. Malheureusement notre enfance a aussi été nourrie de moments plus difficiles comme les colères de vos parents ou les mauvaises notes à l'école. Dans ces situations le cocktail "pensée + émotion" est beaucoup plus amer. Par exemple, si votre père vous obligeait à commencer vos devoirs du week-end dès le vendredi soir alors que vous n'attendiez qu'une chose c'était de vous détendre devant la télé ou votre console de jeu, il est très probable qu'une fois adulte tous les vendredis soirs vous ressentiez un mal-être en entendant cette cette petite voix interne vous répéter en boucle : "Ce n'est pas bien de traîner devant la télé le vendredi soir".
Nos souffrances ne sont donc que la restitution par notre cerveau de souvenirs douloureux mémorisés dans l'enfance et conservés sous forme de croyances. Dans les moments où inconsciemment vous êtes rattrapés par plusieurs souvenirs de ce type en même temps cela peut créer en vous un profond sentiment d'angoisse. Les phobies s'expliquent par la répétition d'expériences négatives plus ou moins conscientes associées à un même objet (le vide ou les araignées). Si vous "pétez un plomb" comme on dit, surtout ne culpabilisez pas. Vous avez simplement été soumis par votre cerveau une dose trop importante d'expériences douloureuses et vous avez paniqué sous l'effet d'une montée d'angoisse. Cette compréhension de l'origine de nos souffrances doit nous rendre très bienveillant envers nous-mêmes. Rares sont les enfants dont les parents ont eu la disponibilité et l'ouverture d'esprit pour être suffisamment attentifs à leur ressenti et s'assurer qu'ils vivent en confiance leurs premières expériences de vie. Soumis eux-mêmes à des états de souffrance avancés, les adultes créent sans s'en rendre compte un climat souvent tendu et conflictuel qui colorera négativement chacune des croyances de leurs enfants. Et ainsi de suite de génération en génération.
Voilà l'explication rationnelle de nos souffrances. Elles naissent d'une remontée inconsciente d'un nombre plus ou moins important de binômes "pensée+émotion négatives" mémorisés dans l'enfance. D'années en années des "nuages dépressifs"composés de toutes ces mémoires douloureuses se forment autour de chacun de nous. A l'image de la météo, nous pouvons nous sentir très détendu s'il n'y aucun nuage, plus morose lorsque le ciel commence à se couvrir, voire très affecté si les nuages s'accumulent pendant trop longtemps. Ces "nuages dépressifs" peuvent aussi provoquer de véritables orages sous la forme de colères incontrôlables. La pleine conscience est un chemin parmi d'autres pour nous libérer de ces souffrances et progressivement dissiper les nuages. Le principe est d'être observateur de ce phénomène mais sans trop y croire. Lorsque je sens monter en moi une tristesse ou une colère sans savoir d'où ells vient, je prends simplement conscience que mon mental vient de faire remonter un ou plusieurs souvenirs douloureux qui n'ont rien à voir avec la situation présente. Je fais une pause. Je laisse passer l'émotion ola pensée qui m'agite jusqu'à retrouver mon calme initial. De cette manière et au fil du temps ces souvenirs perdront leur dimension émotionnelle négative jusqu'à devenir totalement neutres et sans effet sur votre bien être. C'est le principe de la médiation mais il n'est pas nécessaire d'être assis dans la position du lotus pour repérer ce processus psycho-émotionnel et s'en libérer en l'accompagnant d'une profonde respiration. Dans ces moments là vous pouvez aussi prendre un stylo et écrire votre ressenti, couchées sur le papier vos émotions seront moins lourdes à porter. A vous de jouer !
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