Notre activité professionnelle est souvent à l'image de notre vie intérieure. Si on se sent rempli de doutes et de peurs pour l'avenir, nous nous sentirons menacé dans notre travail quel qu'il soit. Il est probable que vous ayez même inconsciemment choisi telle entreprise ou tel contexte professionnel parce qu’il entrait en parfaite résonance avec vos problématiques personnelles. Par exemple si vous avez peur de manquer d'argent vous allez privilégier, parfois sans vous en rendre compte, des entreprises solides et pérennes même si par ailleurs vous allez souffrir d'un manque intolérable de liberté ou de reconnaissance dû à la lourdeur du système hiérarchique. A l'inverse vous pouvez vous retrouver contraint de créer votre activité en libérale faute de trouver un emploi salarié sans réaliser qu'au fond de vous c'est votre besoin d'autonomie qui vous a exclu du système de l'entreprise classique. Puisque notre vie professionnelle est le reflet de notre monde intérieur le moyen le plus simple pour s'y sentir bien est d'aller explorer les parties de nous en souffrances à l'idée de se lever le matin pour aller travailler. Toutes ces pensées parasites que nous nous répétons à longueur de journée sans nous en rendre compte. "La vie est dure", "je risque de me retrouver au chômage", "mon patron est injuste avec moi", "je ne suis pas à la hauteur", "je ne m'en sortirai jamais"... autant de pensées récurrentes qui vous hantent et nourrissent vos peurs. C'est la double peine : nous souffrons par anticipation alors même que dans l'instant présent il n'y a pas de problème et nous créons en nous une réalité intérieure dont nous sommes tellement persuadé que nous finirons par la valider dans le monde extérieur. La boucle est bouclée.
Nos pensées anxieuses se nourrissent elles-mêmes et se renforcent jusqu'à s'imposer à nous. La première étape pour sortir de ce cercle vicieux est déjà de repérer cette petite voix anxieuse, observer le moment où les messages automatiques se mettent en marche de manière incontrôlée. Ainsi vous pourrez mettre fin à ce dialogue intérieur stérile : "Je ne vais pas m'en sortir", "mais si tu peux le faire, d'autres y sont arrivés avant toi", "mais puisque je te dis que je n'en suis capable"... nous réussissions l'exploit de nous faire peur ou de nous mettre en colère nous-mêmes. Cette petite voix est sans doute apparue dans votre petite enfance lorsque certaines situations vous faisaient peur et que vos parents n'étaient pas suffisamment disponibles ou à l'écoute pour répondre à vos questions ou vous rassurer. Vous avez alors intériorisé ces questions sans réponse avec les émotions ressenties à ce moment là (peur, trahison, injustice, tristesse...). Depuis ce jour elles ressortent régulièrement à chaque fois qu'une situation vous rappelle de près ou de loin (parfois les associations d'idées peuvent aller très loin) l'événement d'origine. Le travail est souvent associé à la "survie", c'est donc un domaine particulièrement "ré-activateur" de mémoires passées.
Si vous acceptez que vos difficultés sont "virtuelles" et qu'elles ne sont que la manifestation dans le présent de souffrances passées vous avez fait plus de la moitié du chemin.Vous êtes prêt à envisager de sortir de la prison créée de toute pièce par votre mental. La libération repose sur une observation quotidienne et bienveillante de ce phénomène de dialogue intérieur jusqu’au moment où il ne vous atteindra plus. Vous serez alors tellement en conscience de ce qui se passe en vous que cela ne troublera plus votre calme intérieur. Vous deviendrez spectateur d'un "mauvais" film, déjà vu des centaines de fois et qui ne vous fait plus aucun effet. Au début vous retomberez certainement dans le piège de vos pensées, rebouclant avec les sentiments de peur ou d'injustice, mais progressivement, de semaines en semaines, la "mécanique" de la souffrance n'aura plus prise sur vous. La conscience et la patience deviendront progressivement la source d'un bien être profond et pérenne en toutes circonstances.
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